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Culture et photos
20 juillet 2020

Eté 85

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Depuis une vingtaine d'années, François Ozon est un réalisateur prolifique mais si on l'apprécie autant, c'est avant tout pour l'audace, la liberté et l'originalité de son cinéma dans des genres différents, même s'il affectionne particulièrement les histoires troubles. Vu qu'il tourne beaucoup, certains de ses films sont parfois un peu moins bien, comme Woody Allen dans un autre registre, mais un grand nombre d'entre eux restent ancrés dans nos mémoires, on pense à "Grâce à Dieu", "Frantz" ou "Dans la maison" pour ne citer qu'eux, et "Eté 85" est assurément un bon cru. Cette histoire d'amour lumineuse et tragique utilise comme souvent chez le cinéaste une narration qui oscille entre passé et présent construite en différentes strates comme un puzzle, et l'on y retrouve plusieurs thèmes qui lui sont chers. Lorsqu'il a découvert en 1985 le livre dont ce film est une adaptation, François Ozon avait l'âge des protagonistes de l'histoire. En le portant à l'écran, il a décidé de le transposer à cette époque du mitan des années 80 en la reconstituant minutieusement, et en utilisant de la pellicule plutôt que de tourner en numérique, ce qui donne à l'image un grain et des couleurs qui nous renvoient 35 ans en arrière et ajoutent à la sensualité des très beaux plans où le cinéaste parvient à saisir le désir, la passion, la fougue, la fragilité et la violence du sentiment amoureux. Qu'il s'agisse d'une histoire entre deux garçons n'est pas le sujet, il y a un côté universel dans cette romance adolescente enflammée tout à la fois légère et grave. Les comédiens, comme très souvent chez Ozon, sont particulièrement justes, notamment les deux jeunes héros aussi différents que complémentaires, l'un s’apparentant à un fauve alors que l'autre apparaît plutôt comme un agneau découvrant la force de la passion. Tourné au Tréport, station balnéaire normande très photogénique qui a su garder le charme d'une certaine époque, ce film empreint de nostalgie qui devait être en compétition au Festival de Cannes emporte tout sur son passage, autant par la fraîcheur de cette initiation amoureuse que par la puissance émotionnelle qui s'intensifie au fil de l'histoire.

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